Récemment, dans mon collège, nous avons fêté le départ en retraite d'un collègue de maths qui s'appelle
Patrick. Il est de tradition de chanter tous ensemble au jeune retraité une chanson dont on a adapté les paroles à son intention ; mais la collègue qui remplissait cette fonction
avec brio a quitté l'établissement.... et pour la 1ère fois, c'est moi qui m'y suis "collée"... le jour même du pot, pendant la pause "cantine".
On a choisi une chanson de Patrick Bruel, Casser la voix
(extrait de l'album "Alors regarde", 1989)
Voici l'original bourré de talent et de sensibilité :
Et voici ma version détournée :
Si ce soir, j'ai pas envie d'rentrer tout seul
Si ce soir, j'ai pas envie d'rentrer chez moi.
Si ce soir, j'ai pas envie d'fermer ma gueule,
Si ce soir, j'ai envie d'rester au collège.
Rester ici, rester ici. Rester ici, rester ici.
J'vais plus lire tout c'qu'est marqué au tableau,
J'vais plus voir les réformes de l'éducation.
J's'rai pas là pour les pots de fin d'année,
M'en veux pas, si ce soir j'ai envie
D'rester ici, rester ici. Rester ici, rester ici.
Les amis qui s'en vont, et les autres qui restent,
Se faire prendre pour un con par des gens qu'on déteste,
Les interros manquées
Et le temps qui se perd
Entre des jeunes blasés
Et des vieux qu'en ont marre.
Et les ordi qui rament
Quand on en a besoin
Et les élèves qui beuglent qu'ils veulent pas travailler,
Et les papiers qui traînent
Comme je traîne mon ennui
La fatigue qui m'empoigne
Quand j'me lève le matin
Rester ici, rester ici. Rester ici, rester ici.
Et les filles de 3ème qui s'remaquillent en cours
Et les garçons qui jouent avec leur matériel,
Et les bulletins de colle
Qu'on oublie de remplir
Envie d'crier ses cours
Pour qu'on puisse les entendre
Rester ici, rester ici. Rester ici, rester ici.
Si ce soir, j'ai pas envie d'rentrer tout seul
Si ce soir, j'ai pas envie d'rentrer chez moi.
Si ce soir, j'ai pas envie d'fermer ma gueule,
Si ce soir, j'ai envie d'rester au collège.
Rester ici, rester ici. Rester ici, rester ici.
Je pensais que tout le monde l'avait connue par cœur, tout comme moi... erreur ! du coup, j'ai dû mener la "chorale" (car on n'avait pas pu répéter, bien sûr !) et j'étais vraiment dans mes petits souliers ! Sacrée expérience, du stress, ma timidité à surmonter, mais de la joie aussi d'avoir "fait ça" pour un collègue apprécié.
Bonne retraite, Patrick !