18 mai 2008
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Il y a des années jour pour jour
Naissait un gentil troubadour,
Il a vingt ans, il a mille ans,
Il ne vieillit plus à présent.
Il a laissé ses oripeaux
Dans une hutte au bord de l'eau
Et traversé notre passé
Pour mieux venir nous dérider.
Il a des siècles et des années,
Le troubadour que je connais,
Il ne vient que de temps en temps
C'est mon meilleur ami pourtant.
Si vous voyez ce damoiseau,
Dites-lui de venir bientôt ;
Si tu voyais mon troubadour,
Dis-lui que j'attends son retour.
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Je lève mon verre solitaire
A ce cœur désaffecté
Où un barde jadis habitait
Et dont j'étais si fière.
Je dis adieu à ce hangar larmoyant
Je le quitte sans regret
Je m'en éloigne à jamais.
Je n'y retournerai pas de mon vivant.
Solitude que j'ai tant aimée,
Toi qui me tenais compagnie
Sans donner de sens à ma vie,
Je te rends mon tablier.
Et tant pis si je me suis trompée,
Si celui que j'aime plus que tout
Ne me considère pas comme un bijou
Qu'il pourra arborer pendant des années.
Au moins, j'aime et je ris.
Enfin, je respire et je vis.
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J'aime écouter la cascade de tes sourires,
Tout plus chauds que le brûlant soleil d'Egypte
Et admirer la douceur de tes éclats de rire,
Bulles de bonheur énigmatiques que moi seule décrypte.
Je me pourlèche devant l'éclat des noisettes
De tes yeux ; je nage librement dans l'amour
Que tu m'inspires à chacun de tes gestes
Et je me nourris de ton image, nuit après jour.
Mais à tes côtés, le souffle me fait défaut
Pour te dire trois simple mots.
Comment avouer que tu es le chevalier de mes pensées ?
Il suffirait d'un brin d'imagination,
D'une branche d'attention, d'un pétale d'observation,
Pour que tu me devines, mon bien-aimé.
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Une tendre pensée
Pour chaque seconde
De la journée.
(J'aime !)
Toute la joie du monde
Dans mon coeur échevelé
Emporté dans une folle ronde.
(Je l'aime !)
Depuis que je t'ai rencontré,
Une brassée d'odeurs,
Un tourbillon de bonheur.
(Je t'aime !)
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Elle traverse la rotonde,
Seule au monde :
Personne à l'extérieur,
Personne dans son coeur.
Elle entend une rumeur :
Son coeur qui pleure.
Elle regarde autour d'elle :
Un oiseau part à tire d'ailes.
Elle pense aux bouquets de soleil
Qu'elle ne recevra pas
Et à l'interminable sommeil
Dont elle ne se réveille pas.
Alors elle traverse sans regarder
Et le camion se jette sur elle.
Son dernier regard, sa dernière pensée,
S'en vont rejoindre le soleil.
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Elle était pleine d'avenir,
Mais elle est partie, l'étudiante,
Appréciée de ses profs, si brillante :
Personne ne lui rendait ses sourires.
O, the shame of it!
Elle trouvait l'espoir et ses lueurs
Dans les histoires qu'elle s'inventait ;
Elle recherchait le bonheur
Dans les livres qu'elle dévorait.
O, the pain of it!
Un soir, elle a pris des cachets
Et elle est partie en rêvant, en pleurant,
Au pays d'où on ne revient jamais
Et où personne, personne, ne nous attend.
O, the painful shame of it!
Elle avait un avenir brillant
Mais elle n'avait jamais eu de présent.
O, the shameful pain of it!
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18 mai 2008
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Entrer dans ce ventre de bois,
Dans cette Arche du Savoir,
Pour n'être plus blanche ou noire,
Catholique, protestante ou sans foi ;
Rêver dans ce bibliobateau,
Caresser cet océan de livres
Qui remplaceraient les meilleurs vivres ;
De l'implacable Temps desserrer l'étau ;
Se perdre à tout jamais dans ces allées,
Ces voûtes, ces ponts, ces étages ;
Dormir, nichée au creux d'un rayonnage,
Jusqu'à s'imprégner de ce savoir indompté
Et devenir étagère, livre ou bien mot,
La seule incarnation possible du Beau.
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La vie s'échappait par tous ses pores dilatés
Mais dans un dernier moment de lucidité
Il s'approcha enfin de la Dame qu'il aimait
Et leurs souffles se mêlèrent, purs. Il se mourait.
Et lorsqu'il ne fut plus, on put dire de lui
Qu'il avait repoussé les ténèbres et la nuit
Lorsqu'un baiser ardent et passionné l'unit
A la femme qu'il avait aimée toute sa vie.
Cette femme qui jamais n'avait été sienne
Et à qui jamais il n'avait confié sa peine
Comprit, mais trop tard, qu'elle avait été sa muse
Et, de désespoir, se changea en méduse.
Oh, Lune, éclaire le chemin de mes pensées.
Fasse que jamais je ne puisse rencontrer
Un bel homme qui soit assez sot pour m'aimer
Et mourir avant que de l'avoir avoué.
(j'ai écrit ce texte après avoir vu le film "Le Chevalier de Brantôme").
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Il y a, dans ses yeux si clairs,
Deux lacs profonds d'éternité
Dont les uniques points de repère
Sont des paillettes ensoleillées.
Il y a, dans ses yeux si verts,
Des planètes et des étoiles inconnues ;
Il y a la Terre et le Ciel, il y a l'Univers,
Et des secrets que l'Homme a déjà perdus.
Il y a, dans ses yeux si purs,
Toute la sagesse de l'homme mûr,
Toute la force de la bonté.
Et il y a surtout, dans ses yeux si verts,
L'étincelle d'amour qui m'éclaire
Pour me donner la force d'exister.
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17 mai 2008
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Rêverie triste
J'ai lu dans un roman d'Hemingway
La plus belle phrase qu'on puisse imaginer :
"Je me sentais défaillir de tant d'amour".
Merveilleux sentiment, que j'aimerais éprouver pour toujours !
Mais il y a longtemps, nous nous sommes quittés
Et ce jour-là, mon cœur s'est brisé.
Il a fini par cicatriser au fil des années
Mais de jour en jour, je n'ai pu t'oublier.
A l'endroit chaud et palpitant où autrefois,
Mon cœur ne battait que pour toi
Se trouve à présent un bloc dur et froid.
Si tu ne m'as pas oubliée, peut-être pourrons-nous encore nous aimer
Et lire ensemble, dans un roman d'Hemingway,
La plus belle phrase que je puisse te dédier.
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